Comment gérer l’intensité de vos émotions ?

Aussi loin que je puisse remonter dans ma mémoire, on m’a toujours regardée « bizarrement » quand il s’agissait de mes émotions.

Ce n’est que récemment que j’ai vraiment pris conscience que ma façon de vivre et de gérer mes émotions était effectivement différente de celle des autres.

Je me rends compte maintenant que je vis dans une sorte de parc d’attractions et je suis dans le premier wagon d’une montagne russe émotionnelle qui jamais ne s’arrête. Je suis au premier rang. J’ai les mains en l’air pour profiter encore plus. Je suis pleine d’enthousiasme, de joie, de dynamisme et d’énergie quand le wagon grimpe, encore et encore plus haut. Par contre, la redescente est tout aussi intense. Alors dans ces cas-là, je m’accroche à 2 mains à mon siège, et je suis capable d’hurler, de pleurer, d’avoir des peurs et des angoisses d’une intensité que personne ne pourrait imaginer. Parfois, je n’ai même pas le temps d’essuyer mes larmes qu’un éclat de rire et de joie fait son apparition dans une petite bosse sur le parcours.

Est-ce que c’est quelque chose qui vous parle ? Est-ce que vous avez déjà remarqué cela chez vous ?

Je sais que je ne suis pas seule à vivre cela. On entend d’ailleurs souvent parler d’hypersensibilité dans ces cas-là, ou encore d’hyperémotivité.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai tout regroupé sous le terme « Zhypers » car cela va souvent de pair : hypersensibilité, hyperémotivité, hyperaffection, hyperempathie, hyperesthésie…

Ceux qui se reconnaissent, comme moi, dans ces différents traits, je nous nomme les Zhypers. 

Et donc Camille, comment fait-on pour guérir de cela ?

Alors, mauvaise nouvelle, je ne suis pas certaine qu’on puisse un jour en « guérir » dans le sens où c’est un fonctionnement qui nous est propre, certes différent de la norme mais ce n’est pas une maladie en tant que telle. Il existe effectivement certains médicaments pouvant aider à « recadrer » sur une courte période si les écarts entre état positif et état négatif sont vraiment trop importants, mais ce n’est pas la solution à mon sens. (Je ne suis pas médecin, si votre état nécessite ce genre de médicaments, il est primordial d’écouter l’avis d’un professionnel).

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut arriver à en tirer parti le plus possible. Le tout est, COMME TOUJOURS, d’apprendre à se connaître et d’en prendre conscience.

Par exemple, tous les matins, dans le tram pour aller à votre travail, vous assistez, quand le temps le permet, à un magnifique lever de soleil. Vous ne vous en lassez pas, vous vous extasiez tous les matins, limite la larme à l’œil devant tant de beauté, de couleurs chatoyantes, d’effets de lumière intenses et devant ce cadeau que vous fait la nature. Vous essayez de partager cela avec votre collègue mais celui-ci vous répond : « Oui bon ça va, c’est un lever de soleil… Y aura le même demain matin tu sais. T’en as déjà vu plein… Arrête un peu de t’extasier pour rien. »

Ça vous est déjà arrivé ? Moi, oui. Et dans ces moments-là, avant, cela avait pour effet de me casser l’intensité du moment et de me faire redescendre 6 pieds sous terre.

Depuis que j’ai compris que tout le monde ne fonctionne pas de la même façon et n’a clairement pas la même sensibilité, cela ne m’affecte (presque…) plus.

Prenez la décision de vivre à fond le moment présent et ce que vous êtes en train de ressentir quand c’est positif. Vous pouvez essayer en effet de partager cela avec votre entourage, mais si la réponse est comme la précédente alors ne vous refermez pas. Profitez, vivez ce moment pour vous, avec toute l’intensité dont vous pouvez en bénéficier. Vous allez vous sentir bien mieux, vous aurez une collection d’intenses souvenirs auxquels vous référez.

On vous fait une remarque sur le fait que vous êtes ENCORE en train de vous extasier car un magnifique papillon s’est posé sur votre table en terrasse ? Et alors ? Que va-t-il se passer ? Au pire, vous allez peut-être passer pour ridicule car vous êtes comme un enfant devant son premier papillon.

Vous savez quoi ? Je préfère clairement me dire maintenant, que je passe pour ridicule à m’émerveiller encore et encore devant les petits bonheurs que me présentent la vie, plutôt que de me dire que je suis devenue une adulte terne et sans joie qui ne sait plus s’émerveiller de rien et qui aurait bien besoin d’un regard neuf. J’ai envie d’être authentique. J’ai envie de rester qui je suis, et alignée avec ce que j’ai envie d’être. Pas vous ?

L’idée, vous l’aurez compris, c’est quand il s’agit d’une émotion positive, de la vivre à 100% voire plus comme vous êtes capable de le faire. Et vous savez quoi ? Je suis intimement persuadée que les gens qui m’ont critiquée tout le long de ces années, avec leurs petites phrases parfois cinglantes, c’est juste qu’ils étaient jaloux de ne pas s’autoriser à faire ce que je faisais… Mais ce n’est que mon avis personnel !

Alors ok pour les émotions positives, mais en ce qui concernent les émotions négatives, je fais comment Camille ?

Très bonne question.

Il va s’agir ici de prendre conscience (ah tiens ? c’est nouveau ça !! Ahah…) que l’intensité dans laquelle vous êtes et qui vous correspond est alors peut-être en train de vous nuire. Il est important à mon sens de ressentir toutes les émotions, positives et négatives, de les accueillir et de comprendre POURQUOI elles sont là. Comme je le dis souvent, une émotion est un messager, elle vous apporte une information. Et souvent cette information, c’est qu’une de vos valeurs ou de vos besoins est bafoué. C’est pourquoi il est plus que nécessaire de ne pas refouler ses émotions négatives.

En revanche, étant donné l’intensité dans laquelle nous pouvons les vivre, il est important, une fois le travail fait d’accueil et de compréhension du message initial, de se poser la question « est-ce que l’intensité de cette émotion est en train de me nuire ? » Car un sentiment négatif vécu sur le long terme avec la pleine intensité qu’un Zhyper peut avoir peut effectivement avoir des conséquences terribles. Posez-vous un moment, prenez ce temps pour vous, et posez-vous les bonnes questions :

  • Est-ce que c’est si grave ?
  • Quel sera l’impact de cette situation ?
  • Est-ce que je suis capable de redescendre un peu en intensité sans minimiser la situation pour autant ?

Il n’est pas question ici de se poser la question « est-ce que je suis en train de sur-réagir ? » car en tant que Zhyper nos émotions sont vécues nécessairement avec plus d’intensité. Donc par rapport à la norme, on est presque toujours en train de sur-réagir mais c’est une de nos caractéristiques.

L’idée est plutôt de se poser constamment la question, est-ce que l’intensité de mon émotion contribue à mon bien-être ou non ? Si c’est le cas, alors on fonce et on le vit à 300% dans le positif. Si ce n’est pas le cas, il est préférable de tenter de prendre du recul et de redescendre en intensité.

Pour cela, le plus important c’est de prendre soin de vous et d’être indulgent avec vous-même. Méditation, respiration, se ressourcer, voir un ami, lire un bon livre au coin du feu, faire une balade en forêt, faire du sport, prendre un bain… à chacun sa manière de prendre soin de soi.

Donc, si je résume, pour arriver à être en accord avec notre façon de vivre les émotions :

  • Si cela me rend plus heureux : alors j’accepte de le vivre à 100% et différemment des autres.
  • Si cela ne me rend pas heureux : alors j’accepte ce qui m’arrive, je cherche à comprendre pourquoi et j’essaye de prendre soin de moi pour baisser l’intensité de mon émotion négative.

Avez-vous des anecdotes à nous raconter concernant la manière dont vous vivez vos émotions de Zhypers ? Partagez dans les commentaires.

Crédit photo Bernard Hermant sur Unsplash

3 Replies to “Comment gérer l’intensité de vos émotions ?”

  1. Prendre plus conscience de notre entourage est le challenge d’aujourd’hui ! Nous sommes tous tellement pressé (moi le premier) que nous n’arrivons plus à nous extasier devant une simple journée ensoleillée.

    Tu as raison Camille, laissons les sentiments positifs pénétrer en nous et nous motiver. Cela laissera moins de place au négatif !
    Merci pour ce bel article
    ZhyperAngelo

    1. Merci ZhyperAngelo ! ahah j’aime beaucoup. Je vais te le piquer je crois. Faisons de la place au positif pour que le négatif nous fasse encore plus apprécier ce que nous avons.
      Zhyper-Camille

  2. Bonjour Camille!
    Merci de cet article intéressant, positif et qui fait un place accueillante aux émotions! C’est ma foi trop rare à mon gout, avec beaucoup de stigmatisation des émotions!
    Savez-vous que l’intensité des émotions a un rôle!?
    L’intensité de l’émotion positive est un rappel du « miracle de la vie2 (terme un peu galvaudé, mais si on y réfléchit bien c’est quand même un peu ça, non?)… et l’intensité de l’émotion négative… ça fait moins envie!!? Certes… mais quand il y a un décalage entre l’intensité de l’événement et l’intensité de ma réaction, ça me donne une alarme qu’il ne s’agit pas de qqchose au présent qui est en train de se passer… mais de qqch au passé… Donc ça oriente aussi l’attention vers un soin plus poussé…!!!
    Ce n’est pas encore assez connu je trouve, d’où mon envie de commenter et de vous partager puisque ce sujet vous intéresse!! Bonne suite!

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