Si je vous disais que la peur, c’est important et nécessaire dans votre vie, vous me croyez ?
Je pense que si elle n’était pas présente dans nos vies, alors les choses se passeraient différemment, mais de manière plus négative je pense. Cependant, il faut réussir à la gérer pour que notre vie se passe au mieux.
La peur est indispensable pour nous montrer que dans la situation présente où elle se manifeste, il y a un risque, un potentiel danger. Mais parfois, quand il y a un risque, c’est qu’il y a une opportunité de grandir, d’évoluer, de changer. Et c’est cela qui est important. C’est dans ces situations particulières qu’il est intéressant d’étudier un peu plus sa peur.
J’aime beaucoup la métaphore suivante.
Vous êtes dans votre voiture, au volant, et vous conduisez. Puisque la peur est nécessaire, vous l’emmenez avec vous. Mais en aucun cas, il ne faut lui laisser le volant. Car elle ne sait pas conduire !! Si elle prend le volant, elle va faire n’importe quoi, elle ne connaît pas les panneaux de signalisation, elle voudra juste foncer pour vous sortir de la situation dans laquelle vous vous trouvez mais parce qu’elle ne connaît rien d’autre. (En plus, votre voiture n’est pas assurée en son nom, alors attention aux dégâts!)
Il ne faut pas non plus la mettre sur le siège passager à côté de vous. Non, car elle pourrait être dangereuse avec ses grands gestes, elle pourrait même toucher votre volant si vraiment elle a trop peur et veut prendre le contrôle de votre vie.
Non, ce qu’il faut, c’est la mettre derrière, attachée sur le siège enfant. Car la peur finalement, c’est comme un enfant, elle a besoin que vous vous occupiez d’elle, que vous lui accordiez de l’attention. Elle a besoin de sentir qu’elle a été entendue. Donc quand la peur commence à parler en vous, il faut l’écouter et la remercier.
Il faut lui dire : « Ok j’ai compris que la situation dans laquelle je me trouve comporte un risque et je te remercie de m’en avertir. Tu es importante pour moi car justement tu m’aides à repérer ce genre de situations délicates. Je t’ai entendue et je te remercie vraiment. Mais maintenant tu te calmes, et je vais avoir besoin de silence pour conduire sur ce trajet difficile, comme tu l’as si bien remarqué. Alors maintenant on joue au jeu du silence et tu me laisses gérer. Je sais qu’il y a un risque mais je le prends. Je fais cela consciemment. «
Alors bien sûr, c’est plus facile à dire qu’à faire. Mais devinez quoi ? (ceux qui commencent à me connaître ont déjà une petite idée de ce que je vais dire) Et bien ça se travaille !! C’est comme tout. Plus vous pratiquez cela, plus ce sera facile de l’attacher au siège enfant derrière vous et de la faire taire.
Pour moi la peur est vraiment importante. Et je pense que quoi qu’il arrive, on ne peut pas (et on ne veut pas !) la supprimer de nos vies. Il faut juste réussir à lui faire comprendre que ce n’est pas à elle de gérer votre vie. Elle n’est qu’un signal d’alarme pour vous prévenir de ce qui va potentiellement arriver. En aucun cas, elle ne doit prendre le volant.
Et le petit plus, c’est que si vous la mettez dans le siège enfant, elle veille sur vous et pourra vous prévenir de ce qui arrive sur les côtés et même derrière pendant que vous, vous êtes concentré.e sur la route.
Personnellement, pendant des années, c’est elle qui était au volant de ma voiture personnelle et qui menait ma vie. Et à cause d’elle, j’ai raté un bon nombre d’opportunités. Forcément, son rôle à elle, c’est de vous maintenir en vie, dans votre zone de confort, de vous faire prendre aucun risque, et d’éviter de vous faire souffrir. Mais le problème, c’est que les expériences qui nous permettent de grandir, qui sont intéressantes et qui nous transforment de manière positive, sont la plupart du temps des expériences où vous devez au départ investir de vous-même, faire des efforts et prendre des risques. Parfois également, vous échouerez, et elle sera là derrière vous pour vous dire « Je t’avais prévenu.e… » Mais il ne faut rien lâcher. Il ne faut pas surtout pas lui relaisser le volant juste parce que vous avez souffert d’un échec. Comme je l’ai déjà dit, un échec ce n’est pas la fin du monde, c’est juste une étape vers le succès. Maintenant que je suis au volant de ma vie, et que j’ai attaché la peur sur la banquette arrière, je prends des risques et je fais des trucs que je n’aurais jamais fait avant : parler en vidéo, lancer mon entreprise, partir en vacances toute seule, me lancer des défis en tout genre… Et le bonheur et la croissance que j’en retire sont tellement significatifs que je suis contente d’avoir pris ces risques-là.
Mais le problème, c’est que parfois, on ne se rend même pas compte qu’elle a pris le volant et que c’est elle qui est en train de conduire, soit à 250 km à l’heure parce qu’elle appuie sur le champignon, soit à contre sens, car ce qu’elle a vu devant l’a complètement effrayée.
C’est pourquoi, je voudrais que vous vous reconnectiez à votre peur quand elle arrive. Essayez de prendre l’habitude de la reconnaitre quand elle arrive et qu’elle essaye d’attirer votre attention. Au début, elle va vous tapoter l’épaule depuis son siège auto, puis elle essayera de passer devant et vous fera de grands gestes en hurlant, et quand elle essayera de vous pousser pour prendre le volant, alors oui, essayer vraiment d’en prendre conscience. Le plus tôt vous en prendrez conscience, le plus simple ce sera de la gérer.
Une fois que vous en avez pris conscience, il faut essayer d’analyser les raisons qui font qu’elle s’est manifestée. Pourquoi la situation vous fait peur ? Quels sont les risques ? Quelles sont les conséquences ? Pourquoi finalement le signal d’alarme s’est-il déclenché ? Est-ce que c’est une situation où je peux évoluer ? Est-ce que c’est une situation que je dois vraiment fuir ?
Et en faisant cette analyse, alors vous pourrez beaucoup plus facilement trouver des solutions aux problèmes engendrés par la situation en question.
Et plus vous prêterez attention à votre peur, assise sur son petit siège auto, plus alors vous pourrez jauger de la gravité de la situation et de l’impact du risque que vous prenez. Mais surtout, plus elle se sentira écoutée et comprise, moins elle aura à hurler pour se faire entendre.
Alors dorénavant :
- Essayez de reconnaitre dès les premiers instants quand la peur vous tapote l’épaule (au lieu de vous faire car-jacker!)
- Demandez-lui pourquoi elle a tiré la sonnette d’alarme et analysez la situation
- Trouvez une solution, prenez des risques mesurés et faites en sortes qu’elle reste calme et silencieuse dans son petit siège auto.
Bonjour Camille,
Tu es un bon sponsor de Mercedes hihihi ! Je suis moins gourmant…
Humour à part, c’est vrai que la peur devrait rester à sa place. Ce n’est pas toujours évident. Je pense toujours que la peur me conditionne trop. Je vais réfléchir sur ton article car, celui sur la définition du mot de l’année a provoqué une petite révolution chez moi. J’ai effectivement affiché ma résolution sur mes bureaux. Et de la voir chaque jour me conditionne en positif.
Merci encore pour ton travail. C’est passionnant !
A bientôt
Angelo
ahah Désolée pour le « Mercedes » ! Je n’avais même pas vu ! J’espère que cela pourra t’aider à en prendre plus conscience. La peur n’est pas négative en soit, c’est comme la colère, c’est la réaction qu’on a face à ces émotions particulières qui peuvent poser problème. Mais dorénavant, elles n’ont qu’à bien se tenir ! Merci à toi 🙂